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L’USAP 93 au secours des victimes de violences

L’unité spécialisée d’accompagnement du psychotraumatisme (USAP 93) apporte, au sein de l’hôpital Robert-Ballanger, suivi psychologique et soutien social et juridique aux victimes.


USAP

L’équipe de Fatima Le Griguer (troisième en partant de la gauche sur la photo) reçoit les victimes de violences du lundi au vendredi, de 9 heures à 17 heures à l’USAP 93.

© Guillaume Clément / Ville de Tremblay-en-France


Dans l’un des bâtiments en briques rouges de l’hôpital Robert-Ballanger, des professionnels de l’USAP 93 s’activent pour soutenir les démarches, très souvent douloureuses, des personnes victimes de violences (dans 87 % des cas, il s’agit de femmes). Dans un cadre rassurant, des psychologues, un psychiatre, des assistantes socio-éducative et administrative ou encore des juristes reçoivent ces personnes adressées par différentes associations d’aide aux victimes, ou par des partenaires (police, justice, services de protection maternelle et infantile…).

Ici, l’ambiance est apaisante. Tout est fait pour inspirer la confiance et la sécurité. Une confiance perdue du fait des blessures physiques et psychiques entraînées principalement par des violences conjugales et/ou sexuelles.

« Les violences psychologiques sont moins visibles, mais elles détruisent de l’intérieur. Le trauma isole du cercle amical et familial. Notre objectif est de resocialiser les victimes et de les déculpabiliser », explique la psychologue clinicienne Fatima Le Griguer, fondatrice et coordonnatrice de l’USAP 93, qui dépend du secteur psychiatrie adultes de l’hôpital Robert-Ballanger.

Un accompagnement dans la durée

« Les femmes que nous accueillons à l’USAP 93 ont pris conscience de ce qu’elles subissent. Elles sont engagées dans des démarches ou prêtes à le faire », poursuit Fatima Le Griguer. Pour les y aider, l’USAP 93 propose une orientation juridique et sociale. L’unité travaille avec différents partenaires, à l’image de SOS Victimes 93, présente une fois par semaine dans les locaux. Ce matin, Magali Morales, juriste à l’association, enchaîne les rendez-vous. « Pour les femmes victimes de violences, c’est souvent le parcours du combattant, constate la juriste. Outre le traumatisme, beaucoup de questions juridiques se posent. Nous accompagnons les personnes concernées dans leurs démarches. Nous évaluons la situation et travaillons sur la protection des femmes quand elles sont confrontées à un grave danger. Nous sommes aussi porteurs du dispositif Téléphone grave danger, qui vise à empêcher de nouvelles violences. » En complément de la permanence policière pour le recueil des plaintes, une permanence d’avocats va prochainement voir le jour. En partenariat avec l’association Coallia et des bailleurs, l’unité a aussi pour projet de construire une Maison solidaire de 80 places afin de sécuriser les victimes de violences en leur proposant un logement pérenne. USAP 93, Hôpital Robert-Ballanger, boulevard Robert-Ballanger à Aulnay-sous-Bois. Pour prendre un rendez-vous, appelez le 01 49 36 72 38

Des formations pour mieux accueillir

Des agents municipaux vont suivre ce mois-ci une formation pour mieux déceler les situations de violence et orienter les victimes.Une formation au primo-accueil, c’est-à-dire la première réponse à apporter aux personnes victimes de violences, est également prévue durant trois jours, courant novembre, pour 16 agents qui reçoivent les habitants ou travaillent au contact du public (centres sociaux, police municipale…).Porter attention aux petits signes.

Au centre social Louise-Michel/Mikado, certainement l’une des structures municipales les plus fréquentées, 2 agents en poste à l’accueil vont suivre cette formation. « Cela va leur permettre d’adopter une meilleure posture et donc d’adapter notre accueil », juge Faïda Yahiaoui, la directrice adjointe du centre social. Car si l’accueil d’un établissement manque de confidentialité et n’invite donc pas à s’épancher, les agents peuvent néanmoins apprendre à porter une attention particulière à certains mots, certaines attitudes, certains signes, si petits soient-ils.

Au fil des années, les équipes du centre social ont maintes fois été confrontées à des situations très difficiles. « Cela peut prendre des années avant qu’elles soient décelées, poursuit Faïda Yahiaoui, car il faut tisser des liens de confiance. Les confidences peuvent se faire à de multiples occasions – lors de séjours, d’ateliers ou encore au LAEP [lieu d’accueil enfants-parents]… Parfois, c’est aussi par les enfants que nous prenons connaissance de ces situations. Notre travail est de continuer à tisser des liens de confiance et d’orienter au mieux les personnes.»

Certains partenaires associatifs de la ville sont également intéressés par cette formation, à l’instar d’Arrimages, une association de prévention spécialisée qui travaille auprès des jeunes Tremblaysiens ou encore de la Boutique club emploi. D’autres sessions de formation devraient être organisées en 2023.

Un guide pour une meilleure orientation

Imprimé à plus de 2 000 exemplaires l’an dernier, le guide d’accompagnement des femmes victimes de violences est disponible dans les structures municipales (hôtel de ville, maisons de quartier, etc.). Il regroupe les numéros utiles pour accompagner les victimes sur le plan médical et juridique, ainsi que des conseils d’urgence. Il explicite aussi les quatre phases composant le cycle de la violence conjugale, et détermine par un « violentomètre » si une relation est saine ou dangereuse grâce à une autoévaluation comprenant 24 questions.


Article à lire sur le site de Tramblay en france


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